Siège de Corbeil
| Date | 11 octobre – 28 octobre 1417 |
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| Lieu | Corbeil |
| Issue |
Victoire Armagnac
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Guinot du Chastenet Geoffroy de Mareuil |
Mauroy de Saint-Léger Jean de Luxembourg † Jean de Flagey † |
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Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons
Batailles
| Coordonnées | 48° 36′ 50″ nord, 2° 28′ 56″ est |
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Le siège de Corbeil, en octobre 1417, est un épisode de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Le connétable et chef de faction Bernard VII d'Armagnac envoie de toute urgence des renforts Armagnac à la ville de Corbeil pour résister à la venu de l'armée du Duc Jean sans Peur, chef de la faction Bourguignon, tentant d'encercler Paris. Après 3 semaines de combats acharnés devant la ville, les Bourguignons lèvent le siège précipitamment et battent en retraite.
Contexte
[modifier | modifier le code]Depuis août 1417, la Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons reprend d'une importante intensité lorsqu'une grande armée bourguignonne a été rassemblé à Beauvais pour lancer une attaque massive sur la région autours de Paris et d'affamer la capitale, contrôlé par la faction Armagnac, par une série de captures de villes et places fortes. Pour cette opération le Duc de Bourgogne Jean sans Peur a mobilisé plus de 10 000 hommes[Sch 1].
Une tentative de siège avait eu lieu à Saint-Cloud par Jean II de Luxembourg-Ligny en vain en tirant à l'artillerie[1],[2], tandis que le Duc de Bourgogne attendait près de Paris pour une possible attaque ou intrusion[3].
Jean sans Peur décide donc de décamper, et le 1er octobre avec son armée il assiège la place forte Armagnac de Montlhéry, qui tient 8 jours avant de se rendre[Sch 2],[4].
Pendant ce temps le capitaine bourguignon Élyon de Jacqueville a ralliée la ville de Chartres à la cause du Duc de Bourgogne[Sch 3].
Après une série d'opérations militaire bourguignonnes qui a coûté chère (300 000 livres dépensés depuis le début de la campagne militaire)[5] dans le sud-ouest de Paris, Jean sans Peur décide de concentrer le gros des troupes sur la ville de Corbeil et de l'assiéger[Sch 3],[1],[6]
Déroulement
[modifier | modifier le code]Siège
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Le 11 octobre 1417, Jean sans Peur ordonne à ses autres troupes dans la région de le rejoindre près de Corbeil avec tout le matériel de guerre pour un siège[5]. Le Duc de Bourgogne et toute l'armée assiégeante réside dans le village voisin et son environ[1] au sud-ouest, aujourd'hui rattaché à Corbeil, Essonnes[2],[7].
L'armée bourguignonne installe leurs artilleries et machines de guerres dans les lieux favorables en direction de la ville[2].

Corbeil était une ville fortifiée, défendue par un immense donjon carré surplombant la Seine à son extrémité nord et par un puissant château contrôlant l'accès au pont depuis la rive opposée. C'était un important port fluvial où les produits du Brie, Gâtinais et Haute-Bourgogne[2],[6] étaient chargés sur des péniches à destination des marchés de la capitale[5].
La ville était vitale pour les Armagnacs pour contrer le siège de Paris par les Bourguignons[5],[3], tentants de vouloir occupée Corbeil dans le but d'intercepter toutes marchandises allant vers la capitale[3],[6] et donc de l'affamer [7].
Renforts
[modifier | modifier le code]Le connétable et chef de la faction Armagnac, Bernard VII d'Armagnac, a de toute urgence convoqué un rassemblement de troupes à envoyer vers Corbeil en ayant appris la venu des Bourguignons devant la ville[7].
Dans ce rassemblement figure plusieurs capitaines Armagnac dont[4],[6] :
Arnault de Barbazan[5],[1],[6],[2]
Bertrand IV de La Tour[6]
Guillaume de Flavy[8]- Guinot du Chastenet[9]
- Geoffroy de Mareuil[1],[2],[9]
Tous entrent dans la ville de Corbeil par un côté non surveillé[6]où ils préparent les défenses[4] et mobilise les habitants[3].
Conditions
[modifier | modifier le code]La difficulté pour la prise de Corbeil était déjà présente pour les Bourguignons, car la ville était ravitaillé par la Seine en termes de vivres, et donc la force était employée durant tout le long du siège[1],[5].
De plus, durant tout le long du siège il pleuvait constamment aussi[4], rendant le sol boueux et imparfaite pour installer les bombardes et la visée pour les artilleurs[5]. Cela s'aggrave avec la présence d'une maladie qui s'est propagé à travers le camp[5],[1],[7].
Hostilités
[modifier | modifier le code]Lors des phases d'attaques, les défenseurs Armagnacs, composés d'arbalétriers, archers[6] et d'artilleurs, installées sur les remparts de la forteresse tiraient des projectiles métalliques sur les rangs des assiégeants Bourguignons, leur infligeant de terribles pertes[5].
Les assauts, lancées pendant la journée et la nuit[4], étaient extrêmement violents et acharnées[1],[2] beaucoup de Bourguignons se faisaient tués par les arbaletriers et bombardes[4]. Parmis les morts, ils y a des capitaines Bourguignons comme un certains Jean de Luxembourg, ayant périe lors d'une décharge de pierrier[3],[2], et Jean de Flagey durant le siège[10].
Dans un des assauts, le capitaine Bourguignon Mauroy de Saint-Léger est grièvement blessé à la jambe par un vireton (carreau d’arbalète)[4].

Les tirs des assiégeants à coups de bombardes et d'artilleries étaient présent nuit et jours sur Corbeil[4], sans pour autant causer de nombreux dégâts et seulement des pertes minimes dans les rangs Armagnacs[5], quelques projectiles sont même passées au dessus de l'église d'après le Religieux de Saint-Denis[2].
Les assiégées décident de contre-attaquer en préparant des sorties majeures, causant beaucoup de pertes aux assiégeants[6],[2], où le capitaine français Guillaume de Flavy était présent dans ces affrontements[8].
Abandon
[modifier | modifier le code]Au bout de trois semaines environ, le Duc de Bourgogne Jean sans Peur décide d'abandonner son propre camp militaire d'Essonnes entre le 25-26 octobre[7],[5].
Voyant qu'il ne pouvait ni prendre ni soumettre Corbeil, ravitaillé et renforcé constamment par des gens-d'armes Armagnacs, et que ses troupes étaient épuisées tant par les pluies incessantes et dégats des assiégées que par la mortalité de l'épidémie meurtrière et du froid qui sévissait dans le camp[Sch 3], il décide de lever le siège le 28 octobre 1417[8],[Sch 3]. Il prit la route de Chartres[4] en s'arrêtant par plusieurs endroits[3],[Sch 3].
Dans la précipitation, derrière, les Bourguignons laissent à l'abandon les marchandises, bombardes, artillerie, équipements et matériels de guerre[8],[Sch 3],[5].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Lors de la retraite précipité et l'abandon de tout le matériel des assiégeants dans le camp, les Armagnacs le découvres avec joyeuseté l'abandon du siège et prennent ce qu'ils y a dans le camp militaire du village d'Essonnes[4].
Avec une forte escorte, le Duc de Bourgogne Jean sans Peur, ayant resté quelques jours à Chartres, décide le 1 novembre 1417 de prendre la route de Tours pour pouvoir rencontrer et s'allier avec la reine Isabeau de Bavière[Sch 3].
Pour ce qui est du capitaine Bourguignon Mauroy de Saint-Léger, sa blessure à la jambe est si profonde qu’il reste estropié et boitera toute sa vie[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bertrand Schnerb, Armagnacs et Bourguignons - La maudite guerre 1407-1435, Perrin, (lire en ligne)
- ↑ Schnerb 2009, p. 178.
- ↑ Schnerb 2009, p. 179
- Schnerb 2009, p. 180
- Autres Références
- Jacques Varin, Corbeil-Essonnes, (lire en ligne), p. 112
- Bellaguet, Chronique du religieux de Saint-Denys volume 6, Crapelet, (lire en ligne), p. 141
- Joël Blanchard, Armagnacs et Bourguignons - La fabrique de la guerre civile (1407-1435), Pocket, (lire en ligne), p. 56%
- Jean Alexandre C. Buchon, Chroniques d'Enguerrand de Monstrelet, Desrez, (lire en ligne), p. 420
- Jonathan Sumption, Hundred Years War Vol 4, Faber & Faber, (lire en ligne), p. 57%
- Joël Blanchard et Sébastien Cazalas, Chronique du règne de Charles VI, roi de France, Pocket, (lire en ligne), p. 80%
- Auguste Vallet de Viriville, HISTOIRE DE CHARLES VII-Roi de France, et de son époque (1403-1461) Tome 1, , p. 45
- Pierre Champion, Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne, Champion, (lire en ligne), p. 5-6
- Charles VII, Actes royaux du Poitou, t. 9 (1447-1456), Desrez, (lire en ligne), p. 1
- ↑ Michael Ray, Family trees of the Cusance family of the Franch-Comté and England A Main Branch (lire en ligne), p. 5
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bertrand Schnerb, Armagnacs et Bourguignons - La maudite guerre 1407-1435, Perrin, (lire en ligne)
- Jonathan Sumption, Hundred Years War Vol 4, Faber & Faber, (lire en ligne)
- Jacques Varin, Corbeil-Essonnes, (lire en ligne)
- Michael Ray, Family trees of the Cusance family of the Franch-Comté and England A Main Branch (lire en ligne)
- Jean Alexandre C. Buchon, Chroniques d'Enguerrand de Monstrelet, Desrez, (lire en ligne)
- Joël Blanchard et Sébastien Cazalas, Chronique du règne de Charles VI, roi de France, Pocket, (lire en ligne)
- Bellaguet, Chronique du religieux de Saint-Denys volume 6, Crapelet, (lire en ligne)
- Joël Blanchard, Armagnacs et Bourguignons - La fabrique de la guerre civile (1407-1435), Perrin, (lire en ligne)
- Auguste Vallet de Viriville, HISTOIRE DE CHARLES VII-Roi de France, et de son époque (1403-1461) Tome 1,
- Actes royaux du Poitou, t. 9 (1447-1456), (lire en ligne)